Deux précédents articles ont été consacrés :
- l’un à Jacques Louis Maupillier, et les maisons Maupillier à Boismé, aux Touches, Hautes Touches et aux Basses Touches.
- L’autre à Jeanne Maupillier habitant la Petite Touche à Moncoutant, épouse de Jacques Richard. Son nom apparaît dans un acte de vente signée en 1646. Jeanne pourrait être la sœur d’Absalon. Ce dernier habitera à une date encore à préciser à La Touche à Moncoutant.
Rappelons qu’en toponymie : La Touche ou Les Touches, désignaient un petit bois, un boqueteau épargné par les déboisements du Moyen Âge en pays de langue d’oïl. Le mot, d’origine prégauloise, a donné de nombreux toponymes présents partout en France.(source wikipédia)
De très nombreux lieux-dits sont ainsi dénommés partout en France. Il en est de même pour la désignation « Maison Neuve », dont le sens n’a pas à être explicité..
Le présent article retrace le résultat des récentes recherches pour identifier et situer ces lieux de mémoire qui ont été les « maisons » des 4 premières générations des Maupillier installées à Moncoutant. (branche M.C.M, descendants de Jeanne et d’Absalon Maupillier).
A – Le Cadre Géographique
De la plus ancienne des cartes, celle de Cassini, aux plus récentes, les cartes permettent de situer les différents lieux, de suivre leur apparition, leur permanence dans le temps ou au contraire leur disparition, (destruction ou absorption dans un ensemble plus vaste). Il est aussi possible de suivre aussi, les modifications de leur dénomination ( ex : Le Bourdeau, devenu le Bordeau …)
I- la carte de Cassini, année 1740 environ.
On y place les lieux suivants :
1- au sud touchant à Moncoutant : la Touche
2 – un peu plus à droite, de haut en bas : le Nouillon ; la Cornuère
3 – au nord de Moncoutant : le Puylarge et au dessus, le Bourdeau ; la Dreille ;
II- la carte du cadastre Napolénien, année 1820 environ.
1 – au sud touchant à Moncoutant : la Touche
2 – à droite, de haut en bas : la Cornuère ; la Caille Blanchère (la corbe blanche) ; la Maison Neuve
III- la carte Ign , carte contemporaine
1 – au sud désormais englobée à Moncoutant : la Touche
2 – à droite, de haut en bas : le Nouillon ; la Cornuère ; la Maison Neuve
3 – au nord de Moncoutant : La Pelleterie (la Peltrie) au dessus Puy Large ; Le Bordeau ; la Dreille
IV- la carte Ign, détail
1- le nom des lotissements ou des rues (rue des marais, rue des jeux des gats…) retranscrivent des lieux ou indications toponymiques citées dans les actes. Au fil du temps, ces lieux ou paysages ont été absorbés et/ou effacés par l’urbanisation.
B – Texte paru dans « Histoire des Maupilier » et autres articles
1 – Pages 146-148 du Livre de Maurice Maupilier, sur les lieux « Maupilier », extrait …
« Les Maupillier-Bichon, en 1665, habitent soit à La Touche, soit au Bourdeau de Moncoutant. Le village de La Touche est à l’heure actuelle fondu au bourg de Moncoutant. Le village du Bourdeau existe encore un peu à l’écart de Moncoutant, vers Courlay, mais plus réduit qu’il ne l’était au 17e siècle où plusieurs familles y résidaient.
– 21 La Touche.
Dans les deux villages, Absalon possédait du bien, on en trouve les preuves jusqu’à la fin du 18e siècle.
Louis, son fils, Perrine Palluau et leur famille habiteront La Touche.
Nous ne savons pas quelle était la distribution des terres et habitations en ce village. Louis, maître maçon, est le premier connu de la longue lignée de maçons qui se succèdent en M.C.M. jusqu’au milieu du 20e siècle. Un de ses fils, Venant époux de Marie Servant) sera tisserand et habitera un temps au village de la Pelleterie. Il s’établira ensuite à La Corbe Blanche (la caille blanchère?). Mais jusqu’au milieu du 18° siècle l’ensemble de la descendance Maupillier-Palluau habitera La Touche.
Une des soeurs de Louis, Michelle, et son mari Jean Piveteau habiteront quleque temps à La Touche.
Les Maupillier-Ussault (Vincent et Mathurine Ussault) habiteront eux aussi à La Touche. Par mariage, une partie de leur descendance passera à Courlay.
– 22 Le Bourdeau.
Absalon a tenu du bien au Bourdeau….
Nous ne savons pas, faute d’actes notariés, le détail des partages et transactions entre héritiers d’Absalon. Mais c’est son dernier fils, Venant, époux de Marie qui hérita du Bourdeau. Venant était marchand de droguet. »
2 – Article de Frédéric A, publié dans le bulletin sur le même sujet, extrait
« Absalon, ce dernier est né vraisemblablement vers 1608. Nous ignorons où. Peut-être venait-il des environs de Mortagne–Saint Christophe ? Berceau des Maupillier. Mais son acte de baptème, s’il existe encore,n’a pas été retrouvé. Ses parents restent donc un mystère. Epoux de Louise Bichon, il ne semble pas s’être marié dans les environs de Moncoutant (mais des recherches plus approfondies sont encore nécessaires). Cette union eut lieu avant 1643 (date de naissance de sa fille aînée Michelle) ; Absalon et sa famille s’installant à Moncoutant avant 1652 (date de décès à Moncoutant de son fils Jean, première trace connue à ce jour).
Les maisons de famille
Dans ces nombreuses villes et villages, les Maupillier ont vécu de nombreuses générations dans la même maison. Mais si certaines maisons ont effectivement abrité les Maupillier et leurs descendants durant une longue période (le Bourdeau du Pin ou la Maison Neuve de Courlay, et le Bourdeau de Moncoutant par exemple), le record est très largement battu par les Touches de Moncoutant où ils sont signalés dès la fin du 17° siècle et sont toujours présents en 1811. »
3 – Descendances des « Maupillier », source : Arbre des Maupillé – Webtrees, oct 2017
La descendance simplifiée, proposée, ne retient que les 4 premières générations (période 1600 – 1740) ;
Chaque fois que l’information est connue, les lieux mentionnés correspondent aux lieux d’habitation exacts pour les distinguer des indications : Moncoutant, Chanteloup, Courlay …
C – Autres sources documentaires à notre disposition.
1 – Acte de vente de 1646 Voisin – Richard (Maupillier)
Acte acquis d’un particulier sur Ebay par Jean François T
Cette vente a fait l’objet d’un article dans lequel est présenté l’acte original et sa trancription.
Ce qu’il faut retenir :
- en 1646, les époux Jacques Richard et Jeanne Maupillier habitent à la petite Touche.
- Ils vendent une pièce de terre, sise près de la Cornuère, appelée le Bois. Cette parcelle est située dans le triangle formé par les terres du Colombier, du Nouillon et jouxtant celles de la Cornuère appartenant à la demoiselle Voisin
2 – Contrat de mariage 1707 Maupillier – Michaud
le contrat de mariage codifie, à cette époque, les conditions matérielles qui entourent le mariage des futurs époux Sa lecture est toujours interessante, même si les diverses dispositions et protections prises entre les parties peuvent paraître étonnantes de nos jours, eu égard à la valeur du « patrimoine engagé et ainsi protégé de part et d’autre ».
Ce qu’il faut retenir :
- Louis Maupillier habite à la Touche Moncoutant chez ses parents Louis Maupillier et Perrine Palluau. Il en est de même pour Marie Michaud chez ses parents à Moncoutant.
- Après le mariage, ils habiteront pour 3 ans dans une « chambre ou maison » attenant à la maison des Michaud à Moncoutant, et tenant au chemin de la Touche … avec une planche de culture à prendre dans le jardin du-dit Michaud.
3 – Acte notarié de 1709 dans lequel la Petite Touche est appelée la Maison Neuve.
Il s’agit d’une transaction par devant notaire entre Ollivier Charbonnier, marchand à Moncoutant et Jacques Paillou sieur de la Cornuère.
Ce qu’il faut retenir :
- il s’agit du paiement en nature de la «dime » (impôt religieux) dûe à la cure de Moncoutant quérable au lieu de la maison noble, métairie et borderie de la Cornuère, borderie de la Quarte Blanchaire et la borderie de la Petite Touche à présent la Maison Neuve……
- outre les noms de lieux, il faut noter le changement d’appelation de la Petite Touche (qui n’était pas mentionnée sur la carte de Cassini) dénommée, dans ce document, la Maison Neuve telle qu’elle figurera désormais sur les cartes.
- nonobstant, rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit en l’état de la « même » maison. Il peut s’agir d’une reconstruction avec des emprunts à une maison pré-existante, notamment des éléments de décoration comme les linteaux
Ce document atteste donc de l’existence d’une maison au lieu dit la Petite Touche de Moncoutant. Maison depuis dénommée : la Maison Neuve.
Il s’agit d’une double maison l’une datée de 1630 (partie droite de la maison), habitée par Jacques Richard et Jeanne Maupillier en 1646 et l’autre, partie gauche de la maison datée de 1662.
Selon les propos recueillis par J L-B, les murs de la maison de 1630 étaient faits de « fumier, terre et foin » et à l’intérieur se trouve une cheminée avec des inscriptions sur le linteau en granit . Inscriptions, au fil du temps, devenues difficilement lisibles.
Le propriétaire actuel a acquis la Maison Neuve en 1972, maison rénovée à cette époque.
détail du linteau Maison neuve 1662
Illustration J L-B (oct 2017)
4 – Bail à ferme en date du 15/11/1911 entre Henri Gallot propriétaire demeurant à Niort et Célestin Marolleau et Adelina Bécot demeurant à la Touche Moncoutant.
Il s’agit en réalité d’un renouvellement de bail entre les parties.
Ce qu’il faut retenir de ce document : la description des bâtiments et terres qui en font l’objet, à savoir :
La métairie de la Touche (bâtiments et entourages) (granges) ; champ du Poteau ; pré et champ du Marais ; champ du prés des Gats ; champ de la Touche ; …. champ du Moulin et pré de la Touche ; champ de la Barillère ; champ du Jardin etc ….
Cet ensemble de parcelles est situé entre la Touche et la Maison Neuve tel que nous pouvons le voir sur la « carte Moncoutant Ign détail » . Ces parcelles de culure prés et champs sont désormais partie intégrante de lotissements dont seuls les noms des rues renvoient à la nature première des lieux.
5 – Divers actes recherchés pour recenser les propriétaires antérieurs de la Touche :
La quête des actes notariés constatant les transactions de toute nature affectant les biens immobiliers que ce soit directement auprès des Offices Notariales ou auprès des Archives Départementales lorsque les notaires y ont déposé leurs archives, n’est pas ce que l’on peut appeler un long fleuve tranquille.
Vous l’avez remarqué, c’est souvent par une information indirecte, que la recherche peut être relancée. De nombreuses démarches ont été effectuées au cours de l’été, il faut attendre, maintenant le temps des récoltes.
Seront nous en mesure de reconstituer la longue chaîne des actes au long desquels à pu se constituer ou se défaire le patrimoine « Maupillier » au Touche ou à la Petite Touche.
Rien n’est moins sûr. Alors, les maisons Maupillier, qu’en est-il ?
En ce qui concerne, la Maison Neuve, rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit en l’état de la maison de la Petite Touche. Il peut s’agir d’une reconstruction avec des emprunts à une maison pré-existante, notamment des éléments de décoration commes les linteaux.
A la Touche, il sera plus difficile de retrouver la maison « Maupillier ». Ce que semble confirmer le 1er adjoint au Maire de Moncoutant interrogé. Sauf à ce que l’acte passé devant Maître Fradin, le 19/02/1697 qui organise le partage des biens d’Absalon entre ses enfants soit retrouvé et qu’il contiennne une mention suffisamment précise pour identifier et localiser ce bien.
Or, à ce jour, les archives de Maître Philippe Fradin ne sont pas encore déposées aux A.D 79.
Est-il possible à ce jour de se hasarder à situer la maison de la Touche :
- il subsiste au cœur du faubourg de la Touche, une impasse de « la Touche » qui prend à la rue des Haras avec la présence de plusieurs bâtiments au caractère ancien (même s’ils ont été depuis remaniés).
- Ou bien, un peu plus bas entre Bel-Air et La Touche, où il existe encore de nos jours d’anciens bâtiments, selon le 1er adjoint, natif de ce quartier. Sur le plan de Moncoutant, Bel Air et La Touche ne sont séparés que par une rue (la rue de la République) et avant le carrefour avec la rue de la Libération, (au droit de l’impasse du château d’eau), on peut voir sur Street View (Google 2017), un ensemble de maisons aux allures d’autrefois en cours de rénovation. Après le carrefour, sur la droite s’amorce la rue des Haras et l’impasse de la Touche.
Mais, il n’est pas possible d’aller au delà de ce constat, en réalité, c’est encore un point d’interrogation. A l’occasion de nos échanges, nous n’avons eu de cesse de nous rappeler à la prudence dans l’affirmation d’un fait tant que sa justification n’est pas avérée ; prudence également à ne pas tirer de conclusions hâtives tant que les étapes intermédaires du raisonnement ne sont pas validées.
Dans cet article, il s’agissait essentiellement de faire le point sur les maisons de la Touche et de la Petite Touche (la Maison Neuve) à Moncoutant qui ont été les demeures des Maupillier de 1646 au premier quart du 18ieme siècle. Nous pensons que tel ou tel lieu nous paraît approprié. Mais nous savons bien qu’en 400 ans, bien des aléas destruction, modification, reconstruction ont pu affecter le bien.
Si l’on veut envisager sur la base de cet état des lieux, reconstituer la chaîne de leurs occupants jusqu’à ce qu’ils s’en séparent de gré ou de force? Il nous faudra retrouver la suite des actes qui en justifiera. En attendant, d’être en possession de ces actes au gré des recherches ou de la sagacité des uns et des autres, le relevé de tous les lieux-dits ou communes cités lors des grandes étapes de la vie peut-être poursuivi, au moins jusqu’en 1811 année après laquelle il n’y aurait plus de « Maupillier » aux Touches.
Au delà, nous basculons dans la période contemporaine.
A Poitiers, Novembre 2017