Leon Maupillé : Archéologue

Léon MaupilléVoila ce qu’on trouve en cherchant dans la bibliothèque:

Un extrait d’un procès verbal doc de la Société Archéologique de Ille et Vilaine de 1854 ou on parle de Leon Maupillé …..

Séance du 8 mars 1854

Présidence de M. Le Gall

M. Maupillé dépose sur le bureau, en y joignant de brèves explications : 1° une lettre originale de François Ier, duc de Bretagne, portant la date de 1448; 2° un ancien registre de la fabrique de Saint-Sulpice de Fougères, qui contient les comptes des années 1410 à 1414. M. Maupillé a été assez heureux pour retrouver une série de ces registres formant une suite complète de la première moitié du xve siècle. Ces documents, entre autres faits curieux, fournissent des détails sur la reconstruction de l’église Saint-Sulpice, sur les débats de la fabrique et du général de la paroisse avec le prieur de la Trinité de Fougères M. Maupillé, pour en donner un spécimen, lit le menu d’un dîner offert par les paroissiens au susdit prieur.

Deux briques romaines d’une parfaite conservation, provenant des fouilles de la rue Basse, sont déposées sur le bureau et offertes par M. de Monthuchon pour le Musée archéologique. Le même membre fait encore hommage d’une fort belle empreinte du sceau d’un évèque de Coutances en 1460, et de la copie d’une gravure très-rare représentant une des anciennes portes de Rennes, dite Porte-Blanche.

M. Toulmouche annonce qu’il a obtenu pour le Musée des fragments d’un vieux bahut sculpté appartenant à l’hôpital Saint-Yves, et dont .MM. les administrateurs veulent bien faire l’abandon à la Société. En visitant l’intérieur de la maison conventuelle de Saint-Yves, M. Toulmouche a remarqué dans la petite chapelle située dans le jardin de la communauté, et assise sur le mur gallo-romain de l’enceinte de Rennes, un ancien autel en pierre, caché par un retable moderne en menuiserie. Cet autel se compose d’une table de granit supportée à chaque angle par des colonnettes à chapiteaux très-simples; la partie centrale repose sur un massif angulaire en maçonnerie, terminé à sa pointe saillante par une colonne. Sur le mur plein, au-dessus de la table de l’autel, est sculpté dans la pierre une sorte de contre-retable rectangulaire, remarquable par une guirlande de feuilles de chardon qui en dessine les contours. M. Toulmouche attribue à cet autel et à ces sculptures la date du XVe siècle. M. Delabigne-Villeneuve confirme cette opinion, en faisant remarquer que la petite chapelle signalée par M. Toulmouche à l’attention de la Société est une ancienne dépendance de l’hôtel de la Costar-daye, acquis par les religieuses de la Miséricorde, en 1644, lors de leur installation à Rennes. Cet hôtel, avant d’appartenir, au XVIe siècle, à la famille Glé de la Costardaye, avait été l’hôtel de la Garde-Robe du Duc.

Quelques fragments de marbre recueillis dans les ruines de Jublains, et une brique vernissée provenant de l’ancienne chapelle prieurale d’Apigné, sont offerts pour le Musée par M. l’abbé Brune, qui donne ensuite à l’assemblée quelques détails sur des excavations découvertes à Bain, à peu de distance et à l’Est de la principale halle de ce bourg.

Des explications de M. l’abbé Brune, et du plan figuratif qu’on lui a adressé, il résulte que ce souterrain, maçonné et voûté en pierres, large de huit pieds dans une longueur environ de dix mètres, est coupé de distance en distance par des cellules latérales et symétriques formant croisillons. On est réduit aux conjectures sur la destination et l’origine de ces substructions.

M. de Blois, qui les a visités avec M. de la Fruglaye, en donne à son tour une description qui offre quelques variantes avec les renseignements transmis à M. Brune. M. de Blois se demande si on ne doit point y voir des caves d’un ancien prieuré : on sait que Bain a dépendu de l’abbaye de Saint-Melaine. Au reste, il à dû aussi exister anciennement un château à Bain : mais les traditions locales n’apprennent rien à cet égard.

M. Toulmouche ajoute à ses premières communications le dépôt des objets suivants dont il fait hommage au Musée de la Société : 1° une brique vernissée et chargée de moulures en relief, dont la destination était probablement d’indiquer l’emplacement de quelque tombe; celte brique provient de l’ancienne église paroissiale de Toussaints de Rennes; 2° un petit chandelier en cuivre, du xve siècle, trouvé dans les fondations d’une maison, rue de Rohan; c’est dans les couches supérieures du sol qu’était enfoui cet objet; dans les couches inférieures, on a retrouvé la muraille romaine, et de plus, sept amphores, dont deux, parfaitement intactes, ont été acquises par M. Toulmouche pour le Musée Archéologique. Il y avait aussi dans le même endroit quelques pièces romaines dont la plupart ont du passer aux mains de M. Aussant.

M. le Président, au nom de la Société, remercie M. Toulmouche du soin qu’il a apporté à la conservation de ces curieuses amphores pour en enrichir le Musée Archéologique.

M. Maupillé entretient l’assemblée des restes de l’ancien hôpital Saint-Nicolas de Fougères menacé d’une complète destruction, et de ses luttes à cette occasion avec l’administration municipale, il signale surtout comme éminemment intéressante, au point de vue archéologique, la salle où se trouve une ancienne cheminée du xue siècle.

M. Aussant, pariai plusieurs pièces romaines trouvées dans les terres de déblais formant le sol actuellement creusé de la place des Lices, a distingué une jolie médaille de Faustina Junia, remarquable par une patine magnifique, accessoire très-rare dans les pièces découvertes récemment à Rennes, et aussi des pièces bretonnes de Jean V. M. Aussant attire particulièrement l’attention sur un jeton ou jetoi de la même époque : ces sortes de pièces servaient pour la comptabilité dans les ateliers monétaires. Le jetoi dont il s’agit est aux armes de Bretagne et porte en légende : « Jetez sans fallir; » au revers, une croix pattée cantonnée d’hermines. C’est un spécimen excessivement rare, unique peut-être. doc

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