Au printemps de cette année 2014, la Société de Chasse l’Angloise a ouvert au public le Pavillon de l’Octroi à Moricq, près d’Angles (85) après sa restauration.
Une question demeurait cependant sans réponse :
« de quelle époque date cet édifice, et pour qui fût il construit ? »
A l’initiative de Claude M……., des recherches s’engagèrent auprès des archives départementales de la Vendée et des sevices du Patrimoine du Poitou-Charentes et sur le web. Ces dernières ont permis de préciser le contexte géographique et historique, mais la question en elle-même demeure.
Sans attendre, le Pavillon ainsi restauré a été ouvert au public cet été et au cours des journées du patrimoine. C’est une centaine de personnes qui ont ainsi pu profiter de la visite guidée.
Claude M…… guide bénévole à l’occasion a raconté le Pavillon de l’octroi à ces visiteurs.
Texte que nous vous proposons ci-dessous en 4 articles à suivre.
« Cette visite a pour but de vous faire connaître l’octroi (encore appelé pavillon ou dans le patois du coin pavaillon), son rôle et les recherches effectuées, recherches portant principalement sur la datation de sa construction. Nous allons dérouler cette visite en 4 temps :
1- Situation géographique
2- Définition de l’octroi
3- Les recherches sur la datation
4- Les hypothèses
Permettez-moi de vous rappeler en quelques mots la genèse de la rénovation intérieure de ce bâtiment.
L’octroi recevait depuis longtemps les chasseurs rentrant d’une battue aux nuisibles et leur permettait de se réchauffer et de se restaurer. Lors d’une réunion de bureau, le Président du Syndicat de chasse d’Angles émit l’idée de se servir de ce local pour pouvoir se réunir ; nous prîmes rendez-vous avec la précédente municipalité qui nous reçut le Samedi 15 juin, et fut de suite enthousiasmée par notre projet : nous prenions à notre charge la réfection des huisseries –sauf la porte d’entrée dans un premier temps-,nous fournissions la main d’œuvre, en contrepartie, nous demandions une subvention pour refaire le plancher et l’achat des fournitures nécessaires à la réfection des murs intérieurs. L’adjoint à l’urbanisme, lors de sa visite de travaux le jeudi 20 juin, nous accorda en prime la réfection de la porte d’entrée ! Après 500h de piquetage, sablage et enduit, avec l’aide de 16 chasseurs bénévoles (sur 76 !), de deux artisans locaux, Charly D plâtrier, et Hervé G menuisier, nous pouvions inaugurer l’Octroi en présence d’une cinquantaine de personnes.
Avant de continuer mon exposé, il me tient à cœur d’adresser mes plus vifs remerciements à tous ceux qui m’ont aidé dans mes recherches, à savoir l’Office de Tourisme d’Angles, la Maison du marais de Saint Denis du Payré, Mr Yannis S, Conservateur du Patrimoine à Poitiers, un cousin généalogiste basé à Poitiers, Jean-Yves M et plus récemment 2 visiteurs Bernard C et Lysiane CH-CH.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
L’octroi se trouve au cœur du marais de Moricq, à la limite ouest du marais poitevin ; sous son arche coule le canal des Bourasses. A l’ouest se trouve Angles, à l’est Saint Benoist sur Mer, au sud se trouvent le Lay et ce qui fut le port de Moricq, et encore plus loin, le Golfe des Pictons.
L’immense golfe face à l’Ile de Ré, représenté sur certaines cartographies anciennes, est une libre interprétation de ce que fut le Golfe des Pictons, d’où émergera le territoire de La Faute sur Mer. Le Golfe, ou encore Mer Pictonne, remontait jusqu’à Maillezais. Selon l’abbé Poirier, je le cite, « deux siècles avant l’ère chrétienne, les habitants de notre contrée s’appelaient les Pictons ; cette tribu gauloise était divisée en trois groupes dont les Anagutes du Sud ». C’étaient des gens paisibles, pratiquant l’agriculture et l’élevage. Dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, des moines implantent un monastère à Saint Michel en l’Herm et assèchent le golfe. L’océan se retire plus ou moins ; la façade littorale sud subit des invasions par les Vandales, les troupes de Judicaël puis par les Normands au IXème siècle ; en 853, « arrivent des pillards montés sur des barques légères, bordées de fer et de peaux de bêtes sauvages ; elles déposent des bandes qui se répandent, portant partout le meurtre et les flammes de l’incendie » (in La Vendée avant 1793, de l’abbé Prunier).
Malgré les invasions et les éléments naturels, les moines aidés des habitants travaillent, irriguent et participent activement aux travaux d’assèchement du marais pour en faire au fil des siècles un marais desséché cultivable. Lorsqu’il dresse à partir de 1705 la carte de la côte et du marais poitevin, Claude Masse évoque, je le cite, « un pays noyé une grande partie de l’année et où l’influence de la marée qui remonte dans les terres se fait sentir deux fois par jour. C’est un paysage de terre et d’eau ». Le cours du Lay n’est pas encore fixé et il divague selon les époques en nombreux méandres vers son embouchure, sans compter les aménagements successifs qui lui ont été apportés. Les ports d’hier se situent aujourd’hui en retrait de la côte, dans les terres.
urrent à l’adjudication. Le 15 juin 1723, Burgaud, procureur fiscal de Mme de la Taste, se rendit adjudicataire des travaux pour la somme de 400 000 frs ! : il n’était évidemment qu’un prête-nom. On substitua alors d’autres devis, préparés à l’avance, à ceux qui avaient servi de base à l’adjudication, ce qui permit de réaliser des bénéfices considérables. Le sieur René Lordre, dont je parle plus haut, se rendit sous-adjudicataire des travaux de terre compris dans le devis.
Le dessèchement était terminé en 1730, comme l’atteste une ordonnance de l’Intendant du Poitou du 18 septembre 1780, qui commet des experts pour accepter les travaux ; mais, dès 1727, les intéressés avaient procédé au partage (acte du 12 décembre de Durand et son confrère, notaires à Pouzauges). Selon le Bulletin de l’hydraulique, fascicule Z, ce dessèchement représente une superficie de 4 393 ha 10 a 30 ca.
Sources et illustrations (pdf) en cliquant sur les icônes/photos ci-dessous
… le point de départ de cette recherche…..
les premières pistes de recherches et cartographie
Complément sur les « cabanes » du Marais article nouveau
et cartographie de situation des « cabanes » aux différentes époques article nouveau
Carte de Cassini « 1750 » Carte cadastre Napoléon « 1811 » carte IGN « 2014 »
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