Parmi nos ancêtres nous trouvons des participants aux différentes guerres et conquêtes. Vous connaissez bien l’histoire de Jacques-Louis Maupillier, combattant des guerres de Vendée, le jeune paysan Deux-Sévrien qui s’enrôle dans l’armée vendéenne en 1793 (celui qui est en fond de page de cet article).
Un demi siècle avant lui, sur un autre continent, mes recherches m’ont mené à un document fort intéressant, nous racontant une étape de l’histoire de Georges Montpelier. Que ce soldat soit de la famille de Nos Trois Branches reste à vérifier, mais je veux vous montrer ce que le document m’a raconté sur lui.
L’origine de ma trouvaille sont les base en ligne des archives nationaux d’outre mer. En y cherchant les MAUPILs je suis tombé sur
Montpelier, Georges
soldat déserteur aux Indes, cité en 1754
Secrétariat d’Etat à la Marine – Personnel colonial ancien (Série E, XVIIe-XVIIIe)
Pour bien vous situer je vous demande de regarder la carte des Indes. A l’époque de Dupleix l’Inde était partagé entre l’Angleterre et la France.
En Europe la Guerre de Succession d’Autriche (1740/1748) était terminé et on était à la veille de la Guerre de Sept Ans (1756/1763).
Le document décrit l’audience d’un procès criminel du 30 octobre 1754 à Aidrabat (Haidarabat). Le soldat Georges Monpayé dit Montpelier y est accusé du crime de désertion.
Le procès est mené par Pierre Fornay de Boirouseau, major de la garnison d’Aidrabat, assiste par Maître Jean Mourgue, greffier.
L’interrogatoire de l’accusé commence par une description physique bien détaillée.
… le nommé Montpayé dit Montpelier taille de cinq pieds deux pouces, ayant le visage large, double menton, les yeux bleus, le nez gros et cicatrisé, la bouche moyenne, les cheveux châtain… (à part de la taille ceci me fait penser à Gérard Depardieu)
Il se présente soldat de la Compagnie de Beuk, âgé de quarante cinq ans, né à Lisle en Flandre (Lille), paroisse de Saint Saveur, diocèse de Tournay, professant la religion catholique romaine.
Son père Philipe était maçon, sa mère Magdelaine Planche était tricoteuse. Les deux sont décédés à Lisle.
Il se trouvé arrêté par deux chipayer au service de la nation française et conduit à la garde du seigneur Salabezingue, puis transféré à la garde de la garnison de Aidrabat (Haidarabat).
Si on peut dire cela à l’époque, il est soldat de profession.
Car il se faisait engager à Paris de plein gré par un nommé Bertelin chargé de recruter pour la compagnie des Indes et faisant service dans la compagnie angloise.
Avant il a déjà servi au régiment de Poitou, le tout lui fait un temps de service de vingt ans aux services du roi.
Deux témoins ont été interrogé et confronté à l’accusé:
– sergeant de la compagnie des volontaires Pierre Espie, 45 ans, natif de Cabestan et
– caporal de la compagnie de Beuk Pierre Angibeau, 40 ans, natif de Corne Ecluse, fils de brûleur d’eau de vie.
Les deux ont affirmé qu’ils connaissaient George Monpilier et qu’il a quitté la garde pour déserter.
Pierre Espie y a ajouté qu’il connaissait l’accusé déjà au poste de Coromandel au service de la nation Française et n’avoir jamais rien eu à lui reprocher que l’ivrognerie.
George reste détenu en exécution de l’ordre de M. d’Agoult, chevalier de l’ordre royal et militaire de St. Louis et commandant du détachement en garnison à Aidrabat.
La plainte a été faite par Beuk, lieutenant d’infanterie commandant de la compagnie angloise.
Le jugement a été prononcé par le conseil de guerre assemblé chez M. d’Agoult qui préside, composé de messieurs chevalier Dioré, Thoreau de la Martinière, Boulaine, LeFebrve, Coutanceau, Novonka et de Fornay de Boirouseau, assisté par Jean Mourgue, greffier. Leurs signatures
Il y est condamné a être conduit à la tête des troupes, qui feront pour cet effet mis en bataille pour y être passé par les armes jusqu’à mort s’en suive.
Le document s’arrête la, et je n’ai pas trouvé plus d’informations sur son sort.
Reste a découvrir si les parents de Georges étaient liées aux MAUPILs. Les archives en ligne de Lille dans le département du Nord ne me permettent pas a chercher plus loin. Peut-être y a t il un lecteur qui suivra la trace . . . .