le Voyage aux Indes de J-Baptiste Maupillier 1733 – 1735

Le XVIII siècle a cultivé le goût de l’exotisme et des récits de voyage. Montesquieu publie les Lettres Persannes. Rameau compose les Indes Galantes, Voltaire enchante avec sa Princesse de Babylone. Les récits de voyages de Bougainville ou de La Pérouse fascinent plusieurs générations. Les décors de « chinoiserie » se répandent sur les porcelaines, les meubles, les estampes, les tapisseries de cabinets.

Jean Baptiste Antoine Maupillier est baptisé le 26 juin 1707 à Chalonnes (Anjou), il est le fils ainé de Pierre Maupillier, maître chirurgien et de Marguerite Piffard (branche M.V.M.)

En s’engageant à bord des vaisseaux de la Compagnie des Indes, Jean Baptiste Antoine Maupillier cède probablement à ce désir irréristible d’ailleurs. Celui qui plus tard rédigea de nombreuses études spécialisées, fréquenta les chirurgiens de l’Académie Royale, s’établit à Paris, se lia d’amitié avec du Perché, Taylor, frère Come, commença sa carrière sur les navires de la Compagnie des Indes.

C’est un jeune chirurgien de 26 ans qui se présente à l’automne 1733 à Lorient en quête d’une place. Le 18 novembre 1733, Jean Baptiste intègre l’équipage du Maurepas, à destination de Pondichéry, en qualité de maître chirurgien. Le 18 décembre 1733, le navire quitte Port Louis pour les Indes. Souvenons nous de ces hommes qui ont fait la route des Indes à bord du Maurepas pour un voyage de 15 mois.

Les 6 articles (ci-dessous) qui seront publiés, à suivre, sont extraits de mes deux études intitulées « Jean Baptiste Antoine Maupillier : un chirurgien des Lumières (1707 – 1761) » et « le voyage aux Indes de Jean Baptiste Maupillier » que j’ai écrites et publiées en 2005 et 2006 dans le bulletin de l’association « Nos Trois Branches »

– 6-1 ‘équipage du Maurepas
– 6-2 la vie à bord du Maurepas
– 6-3 l’Atlantique, la côte africaine
– 6-4 les côtes brésiliennes, le cap de Bonne Espérance, les Mascareignes
– 6-5 la côte de Coromandel, pondichéry
– 6-6 le retour en France : du cap de Bonne Espérance à Port Louis

Autour de la même thématique, voir l’article : voyage autour du Monde de Bougainville

et dans la rubrique Bibliographie historique, 2 ouvrages :

de Louis MEZIN, PHILIPPE HAUDRERE Gérard LE BOUEDECLes Compagnies des Indes de Philippe Haudrere et Gérard Le Bouedec et

Journal d’un voyage fait aux Indes orientales  de Robert Challe

 

 

 

– 6 – 1 L’équipage du Maurepas

Le vaisseau transporte plus de 220 hommes d’équipages. Des marins originaires de toutes les provinces : Bretagne, Normandie, Vendée, Gironde, Flandres.

L’état major du navire se compose en plus du capitaine de 10 officiers : Jacques Dufay (originaire de Paris) est le capitaine du Maurepas. cet officier meurt en 1744, après 20 années passés au service de la compagnie.

Jacques de la Chesnaye (originaire de Rochefort), premier lieutenant,
Georges de Beaulieu (originaire de Paris), second lieutenant,
Charles Fleury, second lieutenant, 28 ans,
Jean Basin de la Comte (originaire de Paris) premier enseigne,
François de la Selle (originaire de Nantes), enseigne ; il remplace le sieur Folai, débarqué à Lorient avant le départ,
Claude Koguelin (originaire de Paris), 20 ans enseigne ad honore,
Claude de Cremery (originaire de Paris) 20ans, enseigne ad honore,
Félix Le Tully, (originaire de Paris) , 24 ans, écrivain,
Henry Bothuel, (originaire de Paris), dominicain « écossois », aumonier 28 ans,
Jean Baptiste Antoine Maupillier, chirurgien major,

La désignation des officiers embarquant sur les bâtiments est faite chaque année en août à Paris, au siège de la compagnie. L’avancement se fait au tableau selon le nombre de campagnes et l’ancienneté.

Les officiers mariniers (sous officiers) sont d’anciens pilotins ou d’anciens matelots qui se sont distingués par leurs qualités. On différencie les officiers mariniers de manoeuvre (maître, contremaître, quartier-maître, patron de chaloupe), les mariniers de pilotage (pilote), les mariniers de métier (maître charpentier, maître voilier, maître calfat). Ils sont 18 à bord du Maurepas : Jean Gigou, dit de la Roche, de Lorient, maître ; Jean Houdée, de Port Louis ; Joseph Imbert, de Port Louis, contremaître ; Thomas Blanchet, de Lorient ; Joseph Paul, de Port Louis ; Joseph Neige, de Lorient ; André Galland, de Lorient ; Jean Auberville ; Pierre Le Carde, pilote ; Antoine La Fontaine Goujart ; Joseph Aliot, de St Malo ; Louis Lamy, de Lorient, maître canonnier ; François le Prestre, de Calais, maître charpentier ; François Coquet ; Joseph Dreuval, de Lorient, charpentier ; Jean le Boisec ; René Imbert, maître calfat ; Louis Le Hunzec, maître voilier.

Viennent ensuite, par rang, les 5 officiers non mariniers (sous officiers n’ayant pas une activité maritime):
Jean Louis Barjeunin, de Brest, aide chirurgien ; Pierre Lard, de Douai ; Pierre de Lamatte, de Lille, maître valet ; Armel Basquet, de Port Louis, tonnelier ; Yves Biquenin, de lorient, armurier.

Le reste de l’équipage se compose de 180 matelots. Les plus nombreux sont des bretons de Vannes, Lorient, Port Louis, Brest, Saint Malo, Morlaix. On trouve aussi des marins originaires de Calais, Boulogne, Saint Valérie sur Somme, Dieppe, Cherbourg, Rouen. Une petite minorité des matelots est issue d’Oléron, de Marennes, Talmont, Blaye, Royan. 15 mousses complètent l’équipage des matelots.

L’équipage comprend 4 « domestiques » : Roch Bertrand, maître d’hôtel pour les officiers majors ; Alain Gigoux, cuisinier ; Antoine du Fresne, de Dieppe ; Jacques Maresse « nègre ».

Le navire compte 1 pilote et 4 pilotins : Loget, Beutier, Lemoigne, Turrion.

Le vaisseau transporte aussi une compagnie de 25 soldats, aux ordres, de Denis Carlin, capitaine d’armes, secondé par Alexandre Jérémie, dit des Lauriers, sergent. Certains de ces soldats sont destinés à la garnison de l’île Bourbon, d’autres à la citadelle de Pondichéry. L’uniforme des soldats de la compagnie des Indes est un habit de laine blanche écrue avec des revers bleu marine, un tricorne noir.

La Compagnie compte cette année dans son personnel naviguant 58 officiers non mariniers, 223 oficiers mariniers, 762 matelots, 130 mousses, 48 domestiques soit 1355 hommmes sur toutes les mers du monde.

à suivre …

source site « arsenallorient »

Faute d’informations complémentaires, on peut estimer que le Maurepas 1733 – 1745 présentait des caractéristiques proches du vaisseau le Brillant construit à la même époque, dans cet arsenal.

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