Un petit article est apparu dans le livre Les mots des mines et carrières du Maine-et-Loire de Gérard Linden (2005)
voici un petit extrait de l’édition 2004 qui concerne notre famille, Mais je pense qu’il n’est pas tout à fait correct. Qui peux m’aider à le corriger?
Né en 1816. M. René Auguste Maupillier appartenait à une famille de tailleurs de pierre originaire de Mortagne en Vendée.
(AR: D’après mes connaissances il n’y avait que des tisserands dans cette branche de la famille , seulement Jean Guérin, l’époux de Félicité Marie Maupilier, puis Marie Eugène Merlet, l’époux de Victorine Marie Louise Maupillier, étaient tailleurs de pierre )
De 1857 à 1862, l’entreprise de M. René Auguste Maupillier réalisa une œuvre remarquable, pendant la construction de l’église de Saint-Macaire-en-Mauges. M. Liberge, de Nantes, établit les plans de l’église en 1856. Le curé Bretault désirait que l’on utilise entièrement du granit rosé. Il pensait que cela coûterait moins cher, par économie de transport. M. Liberge et le curé Bretault trouvèrent un compromis pour l’utilisation du granit de la carrière du Bois-Girard et du tuffeau de Saumur. En effet, l’architecte savait que ce matériau était plus facile à travailler. Cependant, M. Liberge hésita à choisir M. Maupillier car il ne le croyait pas capable de fournir des monolithes pouvant supporter la voûte de la nef. Nous avons d’ailleurs un écrit de cet architecte, daté du 22 janvier 1857 où il doute que les tailleurs de pierre se rendent bien compte du travail. Les colonnes font plus de 6 mètres de hauteur. Je comprends difficilement comment ils pourront extraire des pierres de celte dimension.
M. René Auguste Maupillier ne se laisse pas impressionner par les dire de l’architecte et il relève le défi. Il ouvre pour cela une nouvelle carrière, proche du Bois-Girard et en extrait les huit monolithes mesurant alors 6.60 m de hauteur et 0,80 m de diamètre. Ces huit blocs pèsent entre 7 et 8 tonnes chacun. Acette époque, le granit utilisé pour confectionner ces colonnes est extrait sur faible profondeur. On explique ainsi pourquoi elles présentent, pour certaines, des taches provoquées par le salpêtre. Le plus difficile pour M. Maupillier, dans ce travail fut les relations avec certains employés de la carrière. Il y a d’abord. M. Adrial, le maître d’oeuvre qui est remplacé dès le printemps 1859 par M. Goin de Condée. Il y a également de fortes tensions avec M. Martin, le contremaître qui buvait beaucoup. Il fallait souvent aller le chercher à l’auberge. De plus, ce dernier était brutal avec les ouvriers.
D’autres problèmes se sont posés pour M. Maupillier, avec les curés successifs, à cause du manque d’argent pour se faire payer.
Cependant, et le fait est remarquable, quatorze ans plus tard, en 1876, M. Maupillier honorera la commande de la flèche de l’église qu’il fera à partir du granit venu de Montigné.
Le polissage apparaît au début du XXe siècle dans les carrières de granit de Saint-Macaire-en-Mauges. C’est la première commune du Maine-et-Loire à le pratiquer. Bloc de fonte parallélépipédique muni d’une poignée, le martin était promené par le polisseur comme un fer à repasser, mais en respectant un trajet en forme de huit sur le bloc de granit taillé. De la grenaille d’acier était alors parsemée en même temps sur le bloc de granit qui était également mouillé. Cette grenaille était utilisée de plus en plus fine à mesure que le polissage s’effectuait. Le brillant final était obtenu avec de la potée d’étain et un petit martin. Le polissage se fait à plat et à champ.
Jusque dans le milieu des années 1930, l’électricité n’existait pas à la carrière du Bois-Girard. Alors, comme le bourg était électrifié depuis les années 1920, le polissage s’effectuait chez M. Brangeon, sabotier. Les pierres à polir y étaient transportées. Cette saboterie se situait derrière la boucherie Sourice actuelle, dans l’impasse.
À partir de 1935, cette opération s’est mécanisée avec une polisseuse, dite à grenouillère. Par la suite, les polisseuses furent de plus en plus industrielles, soit au flexible, soit totalement programmées par ordinateur.
Jusqu’en 1950, trois générations de Maupillier se succédèrent et l’entreprise resta importante. Il y eut d’abord son fils, M. René Prosper Maupillier, puis son petit-fils, M. René Georges Maupillier qui naquit le 23 avril 1878. Certes, le matériel de la carrière était peu moderne mais plusieurs dizaines d’ouvriers y travaillèrent à l’extérieur. Le seul outillage mécanique qui fut utilisé dans la carrière se présenta sous la forme de polisseuses et de scies à moteur. Grâce au savoir-faire des ouvriers, la famille Maupillier pourra exporter dans toute la France.
L’entreprise fut cédée par René Georges Maupillier, à M. Grolleau en 1950. En 1956, M. René Georges Maupillier décédera.
M. Grolleau est né en 1905 aux Cerqueux-de-Maulévrier, pays également du granit. Il y avait travaillé en tant que contremaître chez Castagne. Il travaillera par la suite dans une carrière de Saint-Pierre-des-Echaubrognes, chez M. Charrier.
En 1951. M. Grolleau s’associe avec M. Body. Par la suite, il prendra un autre associé jusqu’en 1955, en la personne de M. Fernand Daguisé, un tailleur de pierre. M. Gilles Grolleau se souvient de cette époque où il entra dans la carrière à l’âge de 14 ans. Les temps étaient difficiles car le ciment et le béton supplantaient de plus en plus le granit. Cependant, l’entreprise produisit de belles commandes telles que les chapiteaux de l’église Sainte-Thérèse à Nantes et, entre autres, le monument commémorant la Libération à Issy-les-Moulineaux.
En 1959 et 1960, la carrière du Bois-Girard est équipée en électricité. Alors. M. Grolleau effectuera le polissage sur place. Il achètera même, à cette occasion, une machine munie d’un fil à scier à la grenaille pour le sciage des blocs de granit. Le polissage se modernise avec un investissement dans un outillage muni de disques de plus en plus fins, jusqu’à la dernière étape de cette technique, avec un disque de feutre agissant sur la potée d’étain.
Puis, les années 1960 ramènent pas mal de travail dans les carrières. Beaucoup de particuliers n’hésitent plus à utiliser le granit pour leur maison.
M. Auguste Bureau, qui tenait la station-service, assure, avec son camion, le transport des pièces de granit vers l’extérieur de la carrière.
De plus, à partir de 1965, suite à la réforme liturgique du Concile de Vatican II les églises doivent refaire les autels afin de célébrer, maintenant, la messe face au public. Beaucoup seront taillés dans le granit et sortiront des ateliers des carrières du Bois-Girard et de la Varenne : celui de la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre ou celui de l’église de Villedieu, par exemple.
Cette même année, M. Gilles Grolleau s’associe avec son père. Il lui succédera en 1971.
M. Gilles Grolleau exploitera la carrière du Bois-Girard jusqu’en 1994.
D’après le Dictionnaire historique: géographique, et biographique de Maine-et-Loire, Tome 1 de Célestin Port il y a deux lieux « Bois-Girard » qui se trouvent près de Saint-Macaire-en-Mauges.